Jusqu’à présent, à part le premier article de ce blog, réalisation de deux alliances en argent palladium, publié en 2019, je n’ai mis aucune photo de fabrication. Pourtant pour chaque alliance réalisée, j’envoie à chaque fois aux commanditaires les photos du suivi de fabrication.
Je vais donc y remédier en vous montrant les différentes étapes de fabrication de l’alliance postée début décembre 2023, l’alliance forme « wavy shape » en argent et or rouge 18k.
Le mokume-gane est au départ un lingot. Ce lingot est un feuilleté formé de la superposition des différentes plaques d’alliage souhaité. Par exemple, dans notre cas le feuilleté est composé de 6 couches d’or rouge, intercalé de 5 plaques d’argent.
La fabrication du mokume-gane comporte toujours les mêmes étapes, la première, la plus importante est le nettoyage des plaques à superposer. Cette étape est très importante, parce que la saleté entre les plaques empêche la soudure par diffusion des alliages. La soudure par diffusion se fait sans apport de brasure, ce sont les atomes des métaux à souder (argent, or) qui vont se lier entre eux. C’est pourquoi, la surface de contact entre couches doit être la plus grande pour favoriser la rencontre des atomes!
Contrairement au damas où les plaques d’acier sont soudées en surface par apport de matières puis forgées, pliées, forgées, etc… le feuilleté de mokume gane est soudée au début de la fabrication et ensuite il faut le travailler très doucement parce que les liaisons par diffusion entre alliages sont très fragiles et peuvent se rompre à tout moment.
Pour la soudure par diffusion, il existe plusieurs méthodes. Ici je vous mets deux photos, une illustrant la méthode où le lingot est fabriqué directement à la flemme du chalumeau et une autre, où le lingot est tenu entre deux plaques d’acier puis chauffées au four. Dans le cas de la fabrication de cette alliance, j’ai utilisé la technique du chalumeau.
Une fois que le lingot est formé, que les plaques semblent soudées entre elles, que tout semble bien. Viens l’étape de laminer le lingot et de voir si les étapes de nettoyage et de soudure par diffusion se sont bien passées.
C’est à cette étape que me viennent les sueurs froides. Effectivement plusieurs heures de travail, ainsi que les métaux formant le lingot peuvent être gâchés si le lingot de mokume gane vient à se délaminer. Ça m’est souvent arrivé!
Quand le lingot, arrive à une certaine taille je vais percer, limer et torsader le bloc de façon à faire ressortir les différentes plaques du feuilleté de mokume gane. Évidement cette étapes dépends de l’effet que l’on souhaite obtenir. Pour information, l’apparence noire du lingot sur certaines photos provient de l’oxydation dûe au recuit des métaux, c’est-à-dire du fait de chauffer les métaux pour les rendre plus mous et éviter qu’il se délamine.
Dans le cas de la bague forme « wavy shape » en argent et or rouge 18k , voila ce que ça donne.
La bague, une fois soudé, est ensuite mise dans un bain d’acide, histoire qu’elle retrouve sa belle couleur or. Puis elle est formée, arrondie, mise à taille, limée, émerisée et polie. C’est prêt!
J’espère que cet article vous a éclairé sur la fabrication d’une bague en mokume-gane. Comme vous pouvez le voir et j’insiste beaucoup la-dessus; tous les bijoux réalisés en mokume-gane sont fait mains et sont uniques.
C’est comme avec les empreintes digitales, en apparence c’est pareil mais en réalité c’est propre à chacun 🙂 .